Tout savoir sur la lombalgie
L’équipe Japet est allée à la rencontre du Dr Zairi, neurochirurgien spécialiste du rachis pour qu’il nous explique tout sur la lombalgie.
Le mal de dos, aussi appelé le « mal du siècle » touche ou touchera 80% de la population.
Pour agir, il faut tout d’abord bien comprendre et s’informer : le Dr. Zaïri, neurochirurgien spécialiste du rachis, nous explique quelles sont les causes particulières de la lombalgie, comment notre travail influe sur la santé de notre dos et comment agir pour lutter, prévenir ou soulager le mal de dos.
Mal de dos ou lombalgie, quelle différence ?
Il est important de ne pas confondre le mal de dos et la lombalgie.
Le mal de dos concerne n’importe quelle partie de la colonne : les cervicales, la colonne vertébrale dorsale et les lombaires. La lombalgie, quant à elle, est l’expression d’une plainte douloureuse situé uniquement sur le dernier segment qui est la région lombaire. C’est la plainte la plus fréquente dans la population puisqu’elle concerne 3 français sur 4.
Il existe également différents types de lombalgie qu’on peut classer en fonction de :
- l’intensité : légère, modérée ou très intense ;
- des caractéristiques : certaines sont plus douloureuses la nuit, on parle alors de lombalgie inflammatoire, il y a également la lombalgie mécanique qui est lié aux mouvements et à la mise en contrainte de la colonne vertébrale ;
- la durée : moins que 6 semaines, on parle de lombalgie aiguë ; entre 6 semaines et 3 mois, on parle de lombalgie subaigüe, au-delà de 3 mois il s’agit d’une lombalgie dite chronique.
Il est également possible de différencier la lombalgie par la présence ou non d’une douleur irradiée au niveau de la jambe (lombalgie dite pure ou exclusive) ou associée à une sciatique ou une cruralgie (souffrance d’un nerf au passage des vertèbres).
Existe-t-il des facteurs aggravants de la lombalgie ?
Effectivement, plusieurs facteurs sont en cause dans l’aggravation de la lombalgie.
Tout d’abord, il existe des facteurs de prédispositions familiale, on ne peut pas parler d’hérédité réellement car il n’existe pas de gène clairement identifié.
Il y a des facteurs liés aux morphotypes, soit l’obésité qui va exagérer les contraintes mécaniques sur la colonne ; ainsi que le tabagisme qui va induire un manque d’oxygénation correct des tissus et des petites artères.
La sédentarité va également créer un manque de musculation pour soutenir la colonne lors de contraintes mécaniques ou encore certains sports qui viennent sur-solliciter la colonne.
Aujourd’hui, certaines activités professionnelles sont également reconnues comme source de maladie. Principalement les professions soumises à des manutentions avec des ports de charge et des postures inadaptées.
Ce sont des professions qui usent de manière extrêmement rapide les segments lombaires, alors que si on reconnaît ces contraintes, qu’on les prend en compte et qu’on prévient les mauvaises postures : on peut éviter ce genre de situation.
Quelles sont les conséquences du port de charges sur la colonne vertébrale ?
Le port de charge c’est une augmentation de la force qui est exercée sur la colonne vertébrale lombaire, appelé force axiale. Comme cette zone est située à la base, c’est celle qui porte le plus. Et plus on exerce des contraintes, plus le segment mobile (les disques et les articulations entre chaque vertèbre) vont être soumis à des contraintes et donc augmenter le risque d’avoir des blessures aiguës ou une usure chronique.
Finalement, c’est un problème d’adéquation entre les contraintes mécaniques exagérées et les capacités de soutien de la colonne, qui va être lié à l’âge, mais aussi les capacités musculaires, d’où l’importance de la musculature du dos. Le différentiel va être absorbé par le segment mobile qui va donc s’user plus vite.
Quand on augmente les contraintes mécaniques, la pression est en cause ou est un facteur aggravant de la chronicisation de la lombalgie. Donc baisser cette pression permet de diminuer la douleur voir de la faire disparaître.
Dans le milieu du travail, sur une profession risquée bien ciblé et où on sait que le port de charge lourdes est important et répété, et qu’il va être source de douleur du dos, la diminue de pression va permettre de neutraliser l’effet de ce port de charge sur la colonne.
C’est à partir de ce constat et grâce à son système de traction ambulatoire que l’exosquelette Japet.W permet de diminuer la pression de 40% sur la colonne. Il limite donc les contraintes mécaniques exagérées lors de manutentions de charges protégeant ainsi les utilisateurs de blessures aiguës ou d’usure chronique.
Existe-t-il des postures plus contraignantes que d’autres ?
On se rend compte que des postures simples, physiologiques que l’on fait tous les jours, vont induire une compression et un stress mécaniques sur les disques intervertébraux, qui ne sont pas bonnes pour le dos.
Il n’y a pas de règle absolue mais une posture penchée en avant, avec le centre de gravité projeté trop en avant par rapport au rachis lombaire, va induire un bras de levier qui augmente les contraintes mécaniques. Il en est de même pour les mouvements en torsions, qui sont fragilisant pour la colonne vertébrale. Si on combine ces deux mouvements, ça devient extrêmement pénalisant et dangereux pour le disque.
Si ces postures et ces ports de charges sont réalisés de manière répétée, logiquement, les contraintes sont plus régulières donc on augmente encore le risque d’avoir des blessures aiguës ou une usure chronique. Le corps humain n’est pas fait pour faire des gestes répétitifs, même si on y est souvent contraint. C’est aujourd’hui clairement reconnu en médecine du travail et il faut en prêter attention.
En assurant un maintien du dos dans les zones de confort, le dispositif Japet.W limite la prise de postures à risques. Il limite les mouvements dangereux et recentre sur une position physiologique, ce qui permet de limiter les contraintes mécaniques exagérées et donc un meilleur confort.
On parle souvent de maintenir une activité physique, en quoi cela impact notre colonne vertébrale ?
On ne le répétera jamais assez, le bon traitement c’est le mouvement : le maintien de la mobilité est indispensable pour lutter contre la lombalgie
En effet, quand on reste immobile, il y a des risques d’atrophie musculaire ou de rétraction musculo-tendineuse qui vont limiter les capacités de mouvements et finir par rendre chaque mouvement douloureux. Aussi, moins on a de musculature, moins on a les capacités de soutien de la colonne, et à ce moment-là, la moindre surcharge mécanique exercée sur la colonne ne sera plus absorbée par la musculature mais le sera par le segment mobile.
Comme vous l’aurez compris, ce dernier va donc s’user, la douleur sera majorée et le risque que la pathologie devienne plus aiguë, affectant les activités quotidiennes et la qualité de vie.
L’exosquelette Japet, motorisé suit et s’adapte en temps réel aux mouvements de l’utilisateurs. Il préserve ainsi l’activité musculaire de la zone lombaire et évite donc la fonte musculaire de cette zone. Ce qui permet de reprendre confiance dans la réalisation des mouvements.
Que faire pour prévenir et soulager la lombalgie ?
Il faut identifier les facteurs de risques et les éviter ! C’est à dire ne pas fumer, avoir une activité sportive régulière, éviter le surpoids… En évitant ces risques, on parle d’entretenir une bonne hygiène lombaire.
À côté, que ça soit dans la vie personnelle ou professionnelle, il faut éviter les postures délétères, traumatisantes pour la colonne et surtout leurs répétitions.
Quand il est déjà trop tard, il est possible de masquer le ressenti de la douleur, en calmant l’inflammation par la prise de médicaments, d’antalgiques, d’anti-inflammatoires ou encore en faisant des infiltrations ou des manipulations de la colonne.
Pour soulager la cause de la lombalgie et soulager les contraintes mécaniques exagérées, il est nécessaire d’améliorer les capacités musculaires de la colonne vertébrale. Dans de plus rares cas, la chirurgie est également une solution.
Vous l’aurez compris, prenez soin de votre dos !