Ils vous en parlent – Léo Lemoine et Olivier Foresto, Engie Solutions
A l’occasion de la SEEPH, nous avons rencontré Léo Lemoine, ergonome au sein de la direction santé et sécurité d’Engie Solutions et Olivier Foresto, responsable RSE, inclusion et mission handicap.
Aujourd’hui nous rencontrons Léo Lemoine, ergonome au sein de la direction santé et sécurité d’Engie Solutions et Olivier Foresto, responsable RSE, inclusion et mission handicap.
L’objectif de Léo Lemoine est la prévention des troubles musculo-squelettiques et l’accompagnement des salariés dans le cadre du maintien dans l’emploi. Pour Olivier Foresto, il s’agit d’animer la politique handicap du groupe.
Ils vous parlent des enjeux autour du maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap, des solutions qui peuvent être mises en place et comment l’exosquelette Japet.W fait partie des solutions qui existent.
Chaque année, d’après les chiffres d’Ameli, c’est 9 milliards de dépenses sur les lombalgies. C’est un coût extrêmement important pour la société française, c’est un coût pour les entreprises, c’est un coût humain en termes de santé pour les salariés.
C’est quoi un handicap ?
Il n’y a pas un handicap, il y a des situations de handicap. Et ces situations de handicap, elles se caractérisent surtout par l’empêchement de pouvoir faire quelque chose dans son environnement de la vie courante ou un empêchement qui crée des restrictions d’aptitudes par rapport à la capacité à exercer totalement son activité professionnelle.
Ces situations de handicap se caractérisent soit en étant visibles, soit en étant invisibles. Sachant que 80% des handicaps sont invisibles, il y a une large palette de solutions et de situations qui se présentent. Et ce qui est important, c’est surtout de prendre en compte, dans le cadre de handicap, la nature de ces handicaps, pour bien anticiper les risques d’inaptitude et besoins d’accompagnement de nos salariés.
Quelles sont vos missions dans le cadre de la mission handicap ?
Favoriser prioritairement le maintien dans l’emploi des salariés et de procéder à des embauches de personnes en situations de handicap.
Mais également, de sensibiliser, communiquer auprès de l’ensemble de nos salariés pour faire connaître ce qu’est le handicap, puisqu’il y a énormément encore d’idées préconçues sur le sujet. Et ces idées bloquent, tant les embauches, tant les actions de maintien dans l’emploi, tant la déclaration des personnes en situation de handicap.
Et le dernier point, c’est de continuer à développer le recours au secteur du travail protégé et adapté.
En tant qu’ergonome, la mission est de pouvoir qualifier quelles peuvent être les pistes d’amélioration d’une situation de travail ou d’un poste de travail, d’un collaborateur qui est en situation de handicap. Ça peut être pour des problématiques de dos, de cécité, des difficultés de mobilité… On fait ça à travers l’analyse de l’activité, qui est l’outil phare de l’ergonomie.
Ça se passe sur le terrain, avec les collaborateurs, pour voir quels sont les tenants et les aboutissants de leur activité, au-delà de ce que l’on peut avoir sur une fiche de poste. L’objectif est de déterminer ce qui va fonctionner, ce qui ne va pas fonctionner et quelles sont les solutions qui peuvent être intéressantes à court, moyen et long terme. On doit faire en sorte que la personne puisse rester le plus longtemps possible dans son travail et dans de bonnes conditions.
Quelles solutions mettez-vous en place ?
On essaye de ne pas trop se mettre de barrières en termes de solutions. Il y a des activités techniques, donc on va avoir des aménagements de véhicules. On va également pouvoir financer un certain nombre de dispositif, ou encore aménager l’organisation du travail.
Pourquoi vous vous êtes tournés vers l’exosquelette Japet.W ?
Nous étions à la recherche d’une solution pour nos personnels techniques, qui puisse leur permettre de retrouver une mobilité, de retrouver à minima, la possibilité de réaliser leurs tâches, sans qu’ils aient des problèmes de dos. Pour certains, leurs douleurs les limitaient tellement dans leurs activités, qu’ils ne pouvaient plus du tout réaliser leur travail correctement.
On n’avait pas de solution qui permettait de soulager ces personnes-là. Et le mal de dos, c’est une grosse partie de nos situations de handicap. Globalement, on n’arrivait pas à trouver quelque chose qui soit suffisamment polyvalent.
En parallèle, on accompagnait un collaborateur frigoriste qui avait de gros problèmes de dos. Et on en est venu à se dire que ça pourrait être intéressant de creuser sur la question des exosquelettes. On s’est renseigné sur l’exosquelette Japet.W, voir comment le dispositif fonctionne. Et on s’est dit, pourquoi pas essayer ? C’est comme ça qu’on en est venu à travailler avec Japet, avec une première mise en test et une première mise en application auprès d’un collaborateur, qui s’est soldée par une réussite, et qui a fait que depuis, on continue de travailler avec Japet.
Quels sont les retours d’utilisation de l’exosquelette ?
Aujourd’hui, on a plusieurs techniciens qui sont équipés de l’exosquelette sur des métiers un peu différents. On a des frigoristes, des techniciens de maintenance sur du CVC, donc plomberie, chaufferie, des éléments de climatisation également.
Pour le premier collaborateur qu’on a équipé, dès le test qu’on a mis en place, la première chose qu’il a fait c’est, de un, se redresser, de deux, c’est se mettre à sourire, un peu surpris, et la troisième chose qu’il a fait, c’est des mouvements de rotation au niveau du bassin et il m’a dit « tu vois, ce mouvement-là, ça faisait 8 ans que je n’avais pas pu le faire ». Donc il y a eu effectivement un petit effet waouh. Et puis en continuant, en faisant le suivi, on s’aperçoit que cette personne, après plusieurs mois, au-delà de son activité professionnelle, elle va gagner en autonomie, et aujourd’hui il est toujours à son poste donc c‘est que côté maintien dans l’emploi, on a réussi notre objectif.
Aujourd’hui, on a des personnes qui peuvent exercer pleinement leur activité et que nous disent qu’elles ont retrouvé aussi une certaine fierté de pouvoir effectuer les tâches et de pouvoir répondre aux demandes des clients et aux demandes de leur manager. Les personnes redeviennent indépendantes, et ça leur redonne toute leur personnalité, toute la satisfaction d’être intégré dans l’entreprise et de pouvoir de nouveau exercer pleinement leur fonction.
Pour nous, c’est la solution qui a permis à ces personnes de rester dans l’emploi.
Que pensez-vous de l’accompagnement que propose Japet ?
L’intégration de l’exosquelette fait partie intégrante de ce que Japet propose comme service, et ça, c’est simplement incontournable. Effectivement, on est sur des dispositifs qui nécessitent presque de faire du cas par cas, donc, d’avoir quelqu’un qui nous accompagne, pour pouvoir cerner, pouvoir cadrer l’utilisation, les limites… c’est indispensable. De plus, ça permet de rassurer le collaborateur.
Un petit mot pour la fin ?
On a rapidement cru au dispositif Japet, par sa capacité à pouvoir accompagner, aider les personnes de chez nous qui souffraient de gros problèmes de dos.
On espère simplement que Japet va continuer à se développer, parce que c’est un dispositif, une démarche, et de manière générale, une approche qui, qui à mon sens est très pertinente, très humaine. C’est une solution qui aujourd’hui a fait ses preuves.
Il y a autant de solutions que de situations de handicap. L’exosquelette, c’est une des solutions à une des formes de handicap, mais ce qui est clair, c’est que quel que soit la nature du handicap, on a des moyens d’agir.