Benoît Sagot Duvauroux, responsable de l’activité exosquelette Gobio pour le Groupe Europe Technologie et expert des exosquelettes, nous parle des différentes caractéristiques des exosquelettes disponibles sur le marché.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Benoît Sagot-Duvauroux. Je suis le responsable de l’activité Gobio qui est l’activité exosquelette au sein du groupe Europe Technologies. Cette activité, je l’ai démarrée par la création de la société Gobio en 2014, orientée vers les exosquelettes, à une époque où peu de choses existaient dans le milieu industriel.
J’ai fait toute ma carrière dans l’innovation, la robotique, l’intelligence artificielle et la vision industrielle.
Pouvez-vous nous expliquer les particularités de l’exosquelette Japet.W par rapport aux exosquelettes disponibles sur le marché ?
Avoir un exosquelette qui est aussi bien orienté sur les douleurs lombaires le placent vraiment au top des exosquelettes actifs que l’on peut commercialiser. Il a un effet très net et très sensible sur les opérateurs sur lesquels on l’installe. Dès qu’on le met sur des opérateurs ou des opératrices qui souffrent du dos, et des lombaires essentiellement, immédiatement, la réponse que l’on a c’est “Waouh, je n’ai plus mal !”.
Avec les études scientifiques qui sont faites sur le produit et tout le travail d’explication du dispositif, ça en fait vraiment un exosquelette qui, pour nous, est assez unique en son genre dans la gamme d’exosquelettes que nous possédons.
Que pensez-vous de l’accompagnement que Japet propose ?
D’une part, pour nous c’est important, c’est une marque française. Nous avons donc une facilité de communication et d’approche chez le client. Chez Japet, sur la phase commerciale, nous avons toujours beaucoup de facilité à avoir quelqu’un qui nous accompagne.
Le deuxième aspect, concerne la phase amont de formation qu’on a pu avoir de la part de Japet sur la formation produit du personnel qui travaille avec moi. Avec Japet, il y a des services que nous n’avons pas avec tous les produits et avec tous les fabricants d’exosquelettes avec qui nous travaillons. C’est un produit un peu plus technique qu’un exosquelette passif, mais chez Japet, en cas de petits soucis, il y a une très belle réactivité, avec un système qui est bien rodé maintenant, avec une réexpédition, des dispositifs de remplacement temporaire, etc.
Qu’est-ce qu’apporte l’aspect actif de l’exosquelette pour vous ?
Il y a un enjeu très important à pouvoir disposer d’un côté l’exosquelette passif et d’un autre d’exosquelette actifs.
Ce que je constate chez les clients, c’est qu’il existe deux grandes catégories.
D’un côté, les gens qui ont besoin de soulager des postures et des situations un peu complexes de travail, et de l’autre, les gens qui ont besoin véritablement de renfort. L’ergo Squelette, ou exosquelette passif est plutôt lié à une diminution de la pénibilité d’une posture. Les exosquelettes actifs, eux, vont être là pour apporter de l’énergie, non pas apporter de la force, mais apporter de l’énergie pour soulager différemment les pénibilités des opérateurs. Et c’est ce plus qu’apportent les moteurs et la partie mécatronique du Japet.W. Il va être capable d’apporter une énergie et de réguler cette énergie.
La problématique des exosquelettes passifs, est que c’est tout ou rien, soit l’exosquelette est actif soit il ne l’est pas. L’exosquelette Japet.W est actif en permanence, il apporte cette puissance pour pouvoir venir soulager la pression intervertébrale, et c’est un enjeu majeur.
L’exosquelette Japet.W est un dispositif médical, qu’est ce que ça apporte ?
Si il y a bien un aspect qui est très nuancé dans la commercialisation, c’est le fait que ce soit un dispositif médical. D’un côté, ça apporte la sécurité, ça permet de rassurer le client sur la fiabilité du produit, d’avoir un dialogue avec les personnels médicaux des entreprises ou les personnes qui vont éventuellement aider à financer, comme les AGEFIP par exemple.
Par contre, ça amène des contraintes au produit Il peut y avoir des difficultés pour réaliser des évolutions car cela veut dire repasser par des qualifications et des certifications médicales. Donc c’est à la fois rassurant et ça montre qu’il y a des études scientifiques et médicales qui ont été faites sur le produit, mais cela peut aussi être un peu contraignant pour la rapidité et l’agilité dans l’évolution du produit dû au fait de cette rigueur nécessaire et des réglementations strictes qui entourent les dispositifs médicaux de cette classe.
Que pensez-vous du positionnement prix du Japet.W ?
Concernant le prix de l’exosquelette, on comprend bien évidemment qu’un exosquelette actif avec quatre vérins motorisés, de l’intelligence et beaucoup de recherches techniques, on est pas dans la même gamme de prix que pour un support de cou, qui est une petite pièce en plastique par exemple. Dans notre gamme, nous allons d’exosquelettes de l’ordre de 200€ à des exosquelettes de l’ordre de 7 000€ comme le Japet.W.
On reste donc dans une marge de prix assez cohérente entre les dispositifs très simples et les dispositifs les plus sophistiqués que l’on que l’on distribue. Néanmoins, ça reste un coût, soit, pour l’artisan ou la personne qui travaille tout seul et pour qui 6 000€, c’est déjà un coût important, mais aussi pour plus grande une entreprise, car si l’exosquelette est efficace pour une typologie de poste de travail et qu’il y a 50 personnes à équiper, cela peut vite commencé à constituer des budgets importants.
Donc les exosquelettes dans ces notions de prix là nécessitent de notre part, nous les distributeurs, une démarche plus active et plus prononcée sur l’explication des gains que va faire l’entreprise, sur la diminution des coûts des troubles musculo squelettiques, sachant qu’évidemment les problématiques de dos sont un des cas les plus importants d’arrêt de travail et d’arrêts de travail long qui peuvent nécessiter des opérations qui rendent le salarié indisponible pendant longtemps, voire plus disponible du tout pour ce poste de travail.
Comment l’exosquelette est-il perçu par les utilisateurs ?
Dans le processus de commercialisation que nous proposons, nous intégrons quatre phases: une phase de compréhension de la situation de travail, une phase de sélection de la solution qui peut être mise en place, une phase d’évaluation à court terme de l’exosquelette et une phase d’appropriation. La perception par les opérateurs de l’exosquelette doit se faire sur ces quatre phases et sur ce qu’il nous disent sur leur poste de travail.
Ensuite, nous avons une approche sur son ressenti, et c’est très souvent l’effet “waouh” dont nous parlons souvent avec l’exosquelette Japet , c’est -à -dire le moment où l’opérateur le met, il nous explique qu’il ressent tout de suite un soulagement. C’est l’aspect actif de l’exosquelette qui permet cela. Ils ressentent tout de suite l’étirement au niveau de la colonne vertébrale et ils ont l’impression d’être plus légers.
L’appréciation du dispositif est plus variable chez les opérateurs lors des premiers jours et semaines quand ils commencent à s’habituer à l’utiliser, qu’ils arrivent à mieux le mettre eux-même et à se l’approprier.
Cette appropriation et cette adaptation de l’opérateur à l’exosquelette, c’est l’enjeu principal des premiers jours et des premières semaines pendant lesquelles nous devons régulièrement passer un petit coup de fil pour s’assurer que tout va bien et éventuellement revenir vers le client répondre à ses questions. Mais en règle générale, ça se passe bien.
Un petit mot pour la fin ?
Avec Japet, on se connaît depuis plusieurs années, et ce qui est fondamental pour nous, c’est de réussir à avoir une relation professionnelle de confiance et amicale. Avec Japet, ça se passe très bien depuis le début, on retrouve complètement ces trois composantes. Depuis le début, c’est gagnant gagnant parce que nous, on est fournis avec des produits qui nous conviennent et je pense que le niveau de vente que nous pouvons faire conviennent aussi à Japet.